Faciliter l’insertion professionnelle

La situation économique actuelle se traduit par une grande volatilité des marchés du travail. Pour y faire face, de nouveaux mécanismes d’insertion professionnelle, d’adéquation formation-emploi et de partenariats public-privé commencent à s’imposer dans l’agenda des acteurs de l’EFTP.

Le contexte pandémique met encore plus ces dispositifs sous pression : ils sont appelés à une plus grande réactivité pour s’adapter à une réalité instable et changeante. Fruits d’initiatives publiques ou privées, des modalités innovantes sont en train d’émerger, en réponse aux besoins des marchés du travail de demain.

Optimiser l'orientation professionnelle par le biais d'outils numériques innovants

Des outils prometteurs ont vu le jour dans le contexte pandémique pour faciliter l’orientation et favoriser l’insertion des jeunes, qui font leur entrée sur le marché de l’emploi. Des applications innovantes permettent aux acteurs de l’EFTP de mieux suivre et mieux aiguiller le parcours professionnel des apprenants.

  • L’application Inserjeune, pour éclairer les parcours d’orientation grâce aux données

 

Cette application développée par l'Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Formation (IFEF) permet notamment de mesurer le taux d’insertion professionnelle des jeunes diplômés de l’ETFP ainsi que la satisfaction de leurs employeurs. Elle cible en priorité pays membres de l’Organisation Nationale de la Francophonie.

En croisant plusieurs bases de données nationales, cet outil numérique produit des informations statistiques pour identifier les métiers et filières porteurs d’emploi. Inserjeune peut ainsi devenir un instrument d’évaluation externe des dispositifs d’EFTP. C’est une solution potentiellement efficace pour un meilleur pilotage de l’offre de formation et une meilleure adéquation formation-emploi.

  • La plateforme Areebajobs pour donner plus de voix aux talents africains

 

Areebajobs est une plateforme élaborée par la société de conseil et de recrutement Aldelia, qui vise à permettre aux talents africains d’accéder plus facilement à des offres d’emploi et à des opportunités durables, tout en créant un marché du travail international plus inclusif, où les qualifications et les compétences africaines sont bien représentées.

En plus d’offrir aux talents des opportunités de travail, des solutions de formation et des conseils en matière de rédaction de CV, de compétences relationnelles et du coaching pour préparer les entretiens, seront fournis aux candidats sur la plateforme afin d’accroître leur employabilité. Afin de permettre le rapprochement entre offres d’emploi et CV qualifiés, la plateforme s’appuie notamment sur la technologie de l’Intelligence Artificielle.

  • L’application Mihnati pour suivre les nouveaux stagiaires en Algérie (en cours de développement)

Annoncée fin 2020 par le gouvernement algérien, cet outil de suivi des stagiaires a pour but de faciliter leur orientation vers des spécialités alignées avec leurs qualifications et avec les besoins en compétences des entreprises. À partir des statistiques recueillies au cours du temps, Mihnati entend également contribuer à l’actualisation des programmes de formation.

La distanciation physique complique l’accompagnement pédagogique permettant aux jeunes de prendre des décisions éclairées pour leur avenir. Dans ce contexte, ces applications répondent à un double besoin : faciliter les choix d’orientation des jeunes et renforcer l’employabilité. Plus globalement, ces outils, fruits d’initiatives nationales ou transnationales, pourraient devenir de véritables instruments de pilotage des dispositifs de formation.

Assouplir la reconnaissance des compétences à travers les micro-certifications

La crise actuelle a contribué l’essor des « micro-certifications », comme nouvelles possibilités de reconnaissance des compétences. Elles s’inscrivent dans le cadre d’un apprentissage ‘par petits morceaux’ délivré par micro-modules. Ces contenus de formation et certifications sont généralement conçus et gérés par des entreprises privées pour combler les pénuries de compétences dans leur domaine d’activité. Et compenser le retard de l’offre de formation, qui peine souvent à répondre aux évolutions rapides du marché du travail.

Le développement de ces micro-titres répond au besoin d’un système plus souple de reconnaissance des compétences. À l’heure où les marchés du travail sont en pleine mutation, c’est un enjeu essentiel, tant pour les professionnels que pour les employeurs, en particulier dans le contexte africain, marqué par une prédominance de l’économie informelle et une difficulté d’accès aux formations officielles. A ce titre, certaines initiatives méritent d’être mieux connues.

  • Les certificats professionnels de Google pour former à des métiers en tension

 

Le géant de la technologie a annoncé la mise en place de « programmes carrières » courts, à destination de futurs employés potentiels. Ils sont élaborés et dispensés par des salariés de Google exerçant dans les différents domaines d’apprentissage proposés. Ces programmes gratuits de formation ont pour objectif de doter les participants de compétences essentielles, leur promettant de trouver un emploi rapidement une fois la formation terminée. Aucun diplôme ou expérience préalable n'est requis pour suivre les cours. S’ils réussissent, les apprenants décrochent un certificat de carrière Google, ou Google Career Certificate. Il sera considéré par l'entreprise comme l'équivalent d'un diplôme de quatre ans pour des postes similaires, débouchant donc sur un cadre de certification parallèle au système officiel.

  • Le cadre commun de l’eCampusOntario pour fédérer les initiatives de micro-certification

 

Cet organisme à but non lucratif regroupe 45 universités et collèges publics au Canada. Il cherche à renforcer et à élargir l’activité de micro-certification en Ontario, grâce à un cadre commun permettant de tisser des liens entre des établissements d’enseignement post-secondaire et la population active de la province. Grâce à un effort important de sensibilisation et de communication, ce cadre a évolué en un réseau d’échange de pratiques. Un nombre croissant d’entreprises s’est engagé à élaborer des contenus de formation et à délivrer des micro-certifications à des futurs employés. L’initiative contribue ainsi à la dynamique insertion-emploi, en tenant compte des évolutions et des nouvelles exigences du marché.

Renforcer le partage de bonnes pratiques grâce à la mutualisation de ressources en EFTP

Les efforts engagés avant la crise pandémique pour faciliter la mutualisation des ressources et des contenus dans le secteur de l’EFTP prennent encore plus de sens aujourd’hui. En voici un exemple intéressant, qui a prouvé son utilité dans le cadre des stratégies de riposte.

 

Cette plateforme est appuyée depuis 2017 par l’IIPE-Unesco Dakar et le Cadre de concertation des ministres en charge de l'emploi et de la formation professionnelle (CCMEFP) de l'espace UEMOA. Elle permet à chacun des pays membre de découvrir et d’adapter les ressources des autres, dans le domaine de l’EFTP. (Bénin, Burkina Faso, Côté d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo). Elle présente des atouts indéniables pour dynamiser l’insertion et l’emploi, favorisant une mutualisation des outils à disposition des pays impliqués et une dynamique régionale de partage.

Accompagner l’insertion professionnelle grâce au mentorat en ligne

Face aux mutations des marchés du travail accélérées par la pandémie, il devient complexe pour certains étudiants et jeunes travailleurs de se positionner sur le marché de l’emploi. Afin de faciliter leur insertion professionnelle, certaines plateformes d’enseignement en ligne ont mis en place des systèmes de mentorat. En voici un exemple.

  • Le site d’éducation Openclassrooms, pour un accompagnement personnalisé des apprenants par un mentor

 

Ce site de formation en ligne a construit ses parcours diplômants autour de sessions de mentorat hebdomadaires, assurées en visio-conférence par un professionnel de la filière d’enseignement ou de perfectionnement choisie par le jeune apprenant. Le mentorat permet de mieux cibler le développement des compétences nécessaires à la réalisation des ambitions professionnelles de l’apprenant. Il est également utile pour travailler les savoirs comportementaux ou soft skills – et ainsi donner au jeune des clés supplémentaires pour réussir son projet professionnel.

Approfondir le sujet

Vous voulez en savoir plus sur les leviers et stratégies pour une insertion professionnelle plus souple et efficace ? L’IIPE-UNESCO-Dakar a sélectionné une série de ressources complémentaires sur le sujet, en anglais.